Un rappel de nos prochains rendez vous. Le mardi 4 février, “La Milonga du Gazette Café” en LIVE avec le duo MURGIER-TOLOMEO (piano-bandonéon) -20h30-23h30 : 2 sets + dj- puis la 8ème édition de “GRISETA de Montpellier“, les 14, 15, 16 février.

Et un peu de sémiologie sauvage.
En préambule du lancement de “l’année 2020 de la bande dessinée” qui  débutera officiellement lors du Festival de la BD d’Angoulême, Arte propose un intéressant portrait de René Goscinny, le père d’Asterix le Gaulois. https://www.arte.tv/fr/videos/076641-000-A/rene-goscinny-notre-oncle-d-armorique/ que je prolonge avec des considérations qui nourrixent l’astérologie comparative.
Bien sûr, tout danseur de tango est un lecteur d’Astérix. Dans divers albums d’Astérix, l’unité du village est en proie à sa propre désagrégation sous l’effet de la cupidité, de la veulerie, de la vanité, de la crédulité, … Et les tangueros sont bien placés pour savoir qu’après  avoir survécu à la junte militaire, le tango argentin lutte à armes inégales contre l’hégémonie culturelle anglo saxonne.
René Goscinny a vécu dans la capitale argentine de 1928 à 1945 et ses premiers dessins ont été publiés dans le journal du collège français de Buenos Aires. Certains personnages d’une BD populaire de cette époque semblent avoir fortement inspiré l’auteur français comme le suggéra, en 2014, l’exposition “Astérix à Buenos Aires” née d’une coproduction entre l’ambassade de France et la ville de Buenos Aires. Obélix emprunterait à l’indien Patoruzu, sa force extraordinaire et à un autre personnage de la BD, son appétit insatiable. Il se dit aussi que si Obélix porte un pantalon aux rayures bleues et blanches c’est parce que Goscinny était supporteur du Racing Club d’Avellaneda, club de football de Buenos Aires jouant avec un maillot arborant les mêmes rayures verticales et qui était au sommet de sa gloire lorsque Goscinny vivait en Argentine. Alors on peut regretter qu’aucune aventure d’Astérix et Obélix n’évoque jamais le tango argentin alors même qu’Hergé dans “On a marché sur la lune” cite explicitement Tani Scala, le bandonéoniste de Mario Melfi, Pizzarro, Canaro, … l’un des maîtres du tango de l’après-guerre en France https://www.youtube.com/watch?v=EIc6JFnbf94list=PLe9iVqErEpDIv8yG0nNNu83h_4xgJcSxr&index=8

Goscinny s’est surtout formé à New York et on peut certainement voir en Obélix une adaptation parodique de la figure du super héros américain. La plupart des super héros puisent leur puissance dans un accident technologique. Aussi, Obélix est il tombé dans la potion magique, une arme secrète mise au point par Panoramix. Au sein du village gaulois, le druide incarne la connaissance et la sagesse, le savoir empirique (“Panoramix” fait référence à la vision d’ensemble à laquelle s’oblige la démarche scientifique). Au regard de l’esprit de résistance et de la quête de l’indépendance (via la mise au point de la bombe atomique) qui obsédaient l’une des deux victimes d’un certain bal tragique, on est tenté de supputer que derrière Astérix le Gaulois se cachait Uderzo le gaulliste. Remis en cause au cours de l’irruption de 1968 par les jeunes loups qu’il avait fait rentré dans son journal, il avait failli rejoindre le Général à Baden Baden. Et si c’est pas vrai, ça ferait quand même une bonne fiction uchronique à proposer à Netflix.

A Bailar,

Amed Yalouz, votre fournisseur en demi lumières